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De la grande aux petites histoires

Hôi An une histoire millénaire

Après avoir eu la curiosité d’examiner ma route avant de m’élancer vers Da Nang distante de 65km, j’ai repéré que l’ancien port de Hôi An n’en était pas très éloigné. Au plus une petite bifurcation de 10km me permettrait d’y accéder sans devoir revenir pour le visiter. Classé au patrimoine mondial par l’Unesco, cette grosse bourgade de quelque 800 maisons en bois est décrite par le guide du routard comme l’un des plus beaux villages du Vietnam. Je ne pouvais pas passer si près « sans aller voir » comme me l’aurait suggéré Michel Renaud !

Même si les bus et les taxis déversent chaque jour leur flot de touristes venus de Da Nang, je n’ai pas été déçu. D’abord parce que le centre ville historique est exempt de circulation à moteur et ça fait du bien ! Ensuite parce que la restauration des maisons est réussie et donne architecturalement l’image réaliste d’une ville vietnamienne du XVème siècle en plein essor. Son port était alors une escale capitale pour les bateaux venus du monde entier. Ils y débarquaient leurs cargaisons de toutes sortes de marchandises mais contribuaient également à la mixité des cultures en favorisant l’immigration chinoise et européenne avec l’évangélisation des populations par des missionnaires Jésuites notamment. Les guerres civiles et l’ensablement du port éloigné de la mer ont eu finalement raison de la cité au XVIIIème siècle au profit de Da Nang. Elle renaît aujourd’hui avec le tourisme de masse.

J’avancerai jusqu’à la mer distante de 8km pour emprunter le boulevard du littoral et rouler vers Da Nang le long des plages.

De Jamaa El Fna à Da Nang

Da Nang est le point final du premier tiers du parcours vietnamien, la rupture entre le Nord et le Sud. Il fait désormais moins chaud. Le Col des Nuages ,au sortir de la baie, marque géographiquement la séparation par la montagne des longues plaines de rizières. La cité d’1 million 600 000 habitants -à peu près- aligne sa puissance en plantant en bord de mer de hauts immeubles d’hôtels-ressorts comme autant de jalons luxueux et en étalant aux deux bouts de la ville ses aires industrielles et sa zone portuaire. Je choisis un petit hôtel parmi les 50 hébergements disponibles dans le secteur proche de la plage où je vais prendre pied deux jours.

Cette banlieue -la promenade de bord de mer fait 20km- m’avait donné l’impression d’avoir une respiration humaine de proximité. Ma stratégie fut récompensée car manifestement c’était la fête du quartier. Ma journée sans vélo -je me suis assuré du service d’une moto-taxi  sera consacrée à la plage et la nage en mer – à 22° environ- puis à la visite des deux musées, celui consacré à l’art Cham et celui des guerres successives.

Le premier met en valeur des collections historiques d’un art influencé par l’Indouisme, le Bouddhisme, le Taoïsme, où l’on retrouve les divinités et la mythologie des différentes religions prédominantes en Asie. Je n’oublie pas de visiter la principale église de la ville, somme toute modeste par rapport à celles qui dressent avec détermination leurs clochers dans les petits villages. Le soir, la rue principale est fermée à la circulation et c’est Marrakech avec sa place Jamaa El Fna qui s’installe dans un désordre de numéros « bon enfant » où il fait bon flâner de stand en stand en attendant le spectacle populaire.

Mais toutes les bonnes choses ont une fin. Je prends la route le lendemain pour affronter le fameux Col des Nuages dont tout le monde venu de Hué m’a parlé comme d’un épouvantail. Je décidé alors de couper en deux les 104 Km qui me séparent encore de Hué pour tenir compte de la montée de 12km vers le ciel brumeux de la passe.

Mais c’est une autre histoire…