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De Picton à Nelson Île du sud

Comme un bout de Corse australe

Au terme d’une « mini croisière » sans histoire, notre ferry, le «Kaitaki», se glisse entre les Marlborough Sound’s, théâtre somptueux pour une arrivée imposante à Picton, porte d’entrée de l’île du sud. Durant ce bref voyage de 4h, j’ai fait la connaissance et échangé avec Mark, canadien de Toronto, voyageur vélo du bout du monde, arrivé ici par l’ouest de la planète. Mais nos routes
se séparent car j’opte pour la «scénique road 6» vers le Nord, alors que lui s’échappe directement vers le sud.

Il est 13 heures et un soleil intense salue mon arrivée. Tout change. Plus de villes, mais des villages. Plus de circulation, seules quelques voitures prennent la route des vacances de « Christmas”. La «Stade high way 6» s’est muée en route de montagne à pente douce qui roule et enroule amoureusement la mer à la côte. Il fait chaud mais un fond d’air frais marin demeure. Une atmosphère détendue règne ici et de nombreuses familles piquent niquent au bord de petites criques de sable. En surplomb, au détour des boucles lascives, la nature m’offre son plus beau spectacle. La mer étale entre les îles un beau bleu-vert profond, griffé ici ou là de petites virgules d’argent laissées par des bateaux indélicats. Une végétation tropicale apporte un charme exotique à ce qui ressemble à un petit bout de Corse australe.

La route me conduit maintenant le long de la “Pelarus River” qui déverse nonchalamment ses eaux de jade dans un delta marécageux, nichoir parfait pour de nombreux oiseaux de mer. Je passerai la nuit dans le Campground municipal de Havelock, connue pour sa conchyliculture de moules géantes, avant de repartir pour Nelson, ville la plus septentrionale de mon itinéraire.

Des hauts et des bas

Après avoir remonté la Pelarus river jusqu’à “Pelarus bridge”, là où le fleuve bouillonne dans des marmites d’érosion propres aux jeux de la baignade, j’entame ma montée vers un modeste sommet volcanique. Mais là, plus de force, je dois stopper l’effort tous les 200m. Je ne sais pas ce qui m’arrive. Bien sûr mes roues sont léchées avec délectation par la longue langue râpeuse du ruban routier en gros goudron, bien sûr il fait vraiment chaud, plus de 30°, mais c’est en me retournant lors du dernier virage, celui qui déclenche le basculement vers une descente rapide, que je m’aperçois avoir grimpé une pente imprévue, plus raide que je le soupçonnais !

Finalement, une piste cyclable paysagée me réconciliera avec mon vélo en bord de mer jusqu’à  mon nouveau camping à Nelson au terme d’une étape moralement difficile à encaisser.

Bientôt le nouvel an austral s’annonce avec ses 250km en guise de gâteau de circonstance, sans bougie et juste deux escales vers Westport, début de la route de la côte ouest.

Mais c’est une autre histoire…

En attendant, je vous souhaite à tous une très belle année avec plein d’amour pour vous votre famille et ceux que vous chérissez !

A bientôt, de Nouvelle Zélande sud,

Pierre