Je resterai 2 nuits à Playa Giron et surtout je m’offrirai 3 journées d’une plage dont j’ai apprécié l’isolement touristique, la splendeur sauvage et l’aménagement local sommaire, mais suffisant, au grand dam des langoustes. 78 km me séparent de Cienfuegos. La route qui longe la côte est tranquille et ombragée par la végétation de la mangrove toute proche. Deux bosses, courtes mais pentues, montent la garde au milieu du trajet. Elles sont avalées presque avec joie tant la platitude de l’île et les longues lignes droites finissent par engendrer la mélancolie. La ville est discrètement logée au fond d’une large baie fermée par un étroit chenal naturel à Punta de Jagua. Un « castillo », une citadelle, construite par les espagnols en 1745 en protégeait l’intrusion des navires pirates. La ville possède une architecture coloniale remarquable dont le joyau se situe en son cœur, la place José Marti, classée au patrimoine mondial de l’humanité. J’y resterai 3 jours et je ferai la connaissance de Pedro et Tita, de belles personnes, membres du réseau des « casas particular », chambres d’hôtes, créé par Carlos de la Havana.
Pas encore lassé par mon vélo, je l’utiliserai à nouveau, faute de « taxis collectivos » à disposition et à prix abordables, pour visiter l’immense réserve naturelle de Guanaroca. Cette lagune de faible profondeur, posée en verrue sur la baie de Cienfuegos, accueille des flamands des caraïbes, colonies de Flamands roses de Cuba, une grande partie de l’année. Je pousserai ensuite le plaisir jusqu’à « Playa de la Luna », pour sa plage et la surprise d’un poisson délicieusement grillé par un cuisinier autochtone en mal de clientèle. Enfin, poussé par des habitants enthousiastes je me rendrai jusqu’à la citadelle de Punta Gorda sans toutefois franchir le chenal en bateau à rames comme le proposent des jeunes en quête de quelques Pesos ! Un bel après-midi salué par mon compteur avec un bon 50km pour couronner le tout…