La troisième étape deviendra un cauchemar. La météo s’améliore mais pas la route. Elle alterne ses lambeaux d’asphalte acceptables comme pour mieux capter le cycliste dans ses nombreux autres pièges. J’arrive finalement à La Palma, une petite bourgade agricole dans cette région vallonnée de collines où l’on travaille la terre pour la plantation du tabac, prince des champs. Je suis abordé dans le village par un jeune dynamique et enthousiaste, prêt à soulever des montagnes pour rendre mon voyage Cubain agréable. Ayant résidé en France du côté d’Arcachon, il poursuit des études à Bordeaux. Successivement il résout mon problème de logement chez des amis, un repas, – tiens un peu cher pour la bourgade, 1er accro, – un change intéressant, – au prix du marché noir -, soit 340 Pesos cubains pour 1 Euro. Là, 2ème accro plus sérieux. En recomptant il me manque 2800 Pesos. Il avoue finalement avoir acheté un poulet pour nourrir sa famille avec ce qu’il justifie comme une petite commission de change. 3€ ce n’est pas grand-chose. Toutefois je lui explique qu’en sollicitant mon accord il serait parvenu au même résultat. Comme pour se faire pardonner et pour résoudre les connections de ma messagerie Gmail avec mon Iphone, il me conduit dans l’officine gouvernementale d’Etecsa, où la fonctionnaire de ses connaissances peut apporter une solution. Malgré les tentatives ayant nécessité à plusieurs reprises le déblocage de mon appareil avec le code, c’est un échec. Pas pour tout le monde car sur le chemin du retour je cherche en vain mon téléphone et là, patatras, la tuile. Il dit me l’avoir remis. L’arnaque est totale, c’est parole contre parole dans les locaux de la police dont j’ai demandé l’intervention. Au-delà de l’enquête et de la journée perdue en compagnie d’un juge et d’une avocate commise d’office, je me retrouve sans aucun contact ni applications de navigation. Seule solution, l’obligation de racheter un portable à bas coût pour pouvoir poursuivre l’aventure. J’accuse le coup. Je me reproche ma naïveté sans égal d’autant que je n’ignore pas que ce genre d’incident peut être communément associé au voyage vélo en solitaire. Sur ce coup, La Palma n’a pas été pour moi. à la sortie de La Palma, je suis invité à visiter un élevage de coqs de combat. Cette activité illégale est une passion pour mon logeur mais aussi un moyen de rémunération fortement rémunérateur avec le commerce de l’élevage et surtout des paris recueillis lors des combats…
