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De Saïgon à Phan Ri Cua en 4 étapes soit 278 km

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J’aurais mieux fait de sortir de Saïgon avec un bus. Il est vrai que trouver la bonne gare routière était aussi compliqué que de tenter une sortie en solo. Prendre le premier pont sur le fleuve autorisé aux vélos me conduit à l’extrême Est de la ville. Je réalisais alors que je venais de me rendre prisonnier de la ville nouvelle et de son quartier d’affaires. C’est la police qui me remit dans la bonne direction en m’indiquant la route à suivre et en même temps les voies nationales autorisées aux vélos. Je n’y réussis pas tout à fait en m’égarant à nouveau par un crochet vers le Nord inutile d’autant qu’il était débordé par le trafic. J’avoue un instant avoir perdu confiance en moi et surtout approché ce qui pourrait devenir une grosse galère si ce schéma routier devait persister. Un hôtel à Trang Bom fut le bienvenu pour faire le point, tant pis pour le faible kilométrage, il fallait rebondir au risque de mal
vivre cette aventure.

La deuxième étape atteint son objectif, Tan Minh à 84km, avec cette fois le bon choix de route. En fait, il me fallait rouler sur les nationales repérées QL. Certes ce ne serait pas les itinéraires vert du Michelin, mais la certitude d’un trafic raisonnable et d’une sécurité admissible sur la bande de roulement des motos, hors les facéties de quelques usagers dont je commence à anticiper et à accepter les déplacements à contre-sens. J’ajoute que l’asphalte s’avère très roulant si l’on ne se rapproche pas trop du bord droit toujours piégeux.

Pour le 3 ème trajet j’ai enfin déterminé mon itinéraire. Il me conduira au bord de la côte Vietnamienne, dans un port coquet, Phan Thiet, à l’issue des 59km librement consentis en récupération de la veille. Il faut bien dire que le vent côtier souffle par rafales de face et que la chaleur Sud tropicale humide n’arrange rien avec ses 34° vers midi. Rouler le plus tôt possible devient une nécessité. Mon arrivée tôt dans la journée me permettra de trouver un hôtel rapidement. Cette recherche est chose aisée au Vietnam où les prix se situent autour des 12-14€ pour une chambre confortable et spacieuse. Je dispose alors de mon après-midi pour faire le tour du marché, du port et des ruelles des habitations du quartier des pêcheurs.

La 4 ème étape me conduira de Phan Thiet où curieusement je n’ai pas pu voir l’océan, jusqu’à Phan Ri Cua, petite station balnéaire locale. Même si visiblement quelques efforts ont été réalisés dans les investissements hôteliers pour accueillir les touristes, des touristes je suis le seul et je comprends vite pourquoi. La bande côtière est squattée par des habitations de pêcheurs qui ne voguent pas sur l’or et la plage est un véritable dépotoir à plastiques. Ces récipients sont la plupart du temps utilisés pour le transport des repas ou boissons enlevés en « drive » par les clients à moto ou scooter. On jette d’ailleurs sans scrupules le long des routes de campagne les déchets en tout genre, alors qu’en ville un ramassage des ordures est correctement réalisé malgré un matériel encore peu adapté à des collectes mécanisées. Depuis deux jours mes 20 derniers km sont péniblement parcourus. Je suis victime d’une surchauffe du corps et le vent de face qui se cramponne à mes sacoches n’arrange rien. Je dois combiner une succession d’arrêts pour la recherche d’ombre, l’arrosage avec mes bidons et l’achat d’eau fraiche par litre. C’est à ce prix que ma progression se poursuit tant bien que mal.

Demain départ pour Phan Ran puis deux étapes plus loin pour Ninh Hoa avec un équilibre pour chacune du même nombre de kilomètres – autour de 85 – qui semble pour le moment la limite pour moi.

Mais c’est une autre histoire…